Entre baisse du nombre de transactions immobilières et hausse continue des prix des logements en France : retour en détail sur les résultats du nouveau baromètre réalisé par LPI/Seloger.
18% de transactions de moins qu’en 2019
Bien que le nombre de compromis signés ait pratiquement quintuplé entre le mois d’avril et le mois de juin, l’impact de la crise sanitaire sur le marché immobilier s’estompe difficilement. En effet, l’activité mesurée depuis le début de l’année est en recul de 24,5% par rapport au 1er trimestre. De plus, cette reprise est bridée par un accès limité au crédit immobilier. En effet, à la suite du durcissement des conditions d’octroi des crédits, les ménages les plus modestes ne peuvent aujourd’hui plus réaliser leur projet d’achat immobilier.
+5% d’augmentation sur les prix des logements anciens sur 1 an
Alors que de nombreux spécialistes tablaient sur une baisse des prix de l’immobilier post déconfinement, ce n’est pour le moment pas à l’ordre du jour. En effet, qu’il s’agisse de maisons ou bien d’appartements, du neuf ou de l’ancien, les prix au m² signé s’envolaient encore à la hausse au mois de juin. D’après le baromètre LPI/Seloger, acquérir un bien ancien en France coûtait ainsi en moyenne 3 718€ le m² tandis qu’un logement neuf se négociait au prix de 4 580€ du m².
De façon plus précise, les prix immobiliers signés dans l’ancien ont ainsi augmenté respectivement de 5,4% pour les maisons et de 4,7% pour les appartements depuis l’année dernière. Côté neuf, les tensions observées restent également soutenues, et ce, malgré la demande en forte baisse. Ainsi, au mois de juin, l’augmentation des prix constatée pour l’achat d’un appartement neuf est de l’ordre de 3,3% sur un an et de 2,8% pour l’achat d’une maison.
Une hausse toujours plus rapide dans les grandes villes
En ce qui concerne le détail par localisation, près d’un quart des villes de plus de 50 000 habitants relèvent une augmentation des prix immobiliers d’au moins 10% sur un an. Michel Mouillart, porte-parole du baromètre, souligne d’ailleurs que cette hausse est plus forte dans les grandes villes de l’Est touchées dès le début de la crise sanitaire. Parmi celles-ci, Mulhouse enregistre par exemple l’augmentation la plus rapide avec 12,8% de plus par rapport à l’année dernière. Même constat en Seine-Saint-Denis, où les villes de Bondy, Epinay-sur-Seine ou encore Montreuil ont vu leurs prix immobiliers augmenter de plus de 10%.
À l’inverse, la hausse des prix ralentit dans la Capitale. En effet, elle n’est plus que de 4,6% sur un an contre 6,7% en juin 2019. Devenir propriétaire à Paris revient donc à débourser 10 669€ le m² en moyenne tous arrondissements confondus.
Les marges de négociation baissent encore en juin
Dernier point soulevé par le baromètre de ce mois-ci : les acquéreurs ne négocient plus ou presque plus le prix de leur futur logement. Effectivement, le mois dernier, les marges de négociation atteignaient 3,4% en moyenne. Sur le marché des maisons (3,4%), elles s’effondrent même pour s’afficher à 30% sous leur moyenne de longue. Pour les appartements (3,3%), les chiffres sont légèrement meilleurs, car ceux-ci se stabilisent à 27% sous leur moyenne de longue période. Pénurie de logements, crainte de passer à côté du bien convoité ou encore déplacement de la demande vers les villes moyennes, sont autant d’éléments qui peuvent expliquer ces évolutions.