Une page se tourne sur le marché immobilier français. Si l’année 2022 a battu tous les records, 2023 s’annonce plus calme. Volume de transactions, prix des biens, zones attractives, ToutvaBiens décrypte pour vous la note de conjoncture d’avril 2023 des Notaires de France.
Un volume de transactions en baisse
Le nombre de transactions immobilières est en chute libre sur l’ensemble du territoire.
À la sortie de la crise du Covid, l’euphorie était palpable. Les ventes ont ainsi explosé en août 2021 pour atteindre un chiffre impressionnant de 1 205 000 ventes sur un an. Toutefois, dès l’été 2022, le marché immobilier a commencé à montrer un essoufflement évident. Depuis quelques mois, cette chute s’accélère pour atteindre – 8,1 % en février 2023.
Selon les Notaires de France, cette tendance devrait se poursuivre dans les mois à venir avec des ventes qui pourraient être inférieures à 1 million en septembre 2023.
Un marché du neuf en souffrance
Le secteur des biens immobiliers neufs subit de plein fouet le resserrement du marché. Les chiffres du dernier trimestre 2022 sont sans appel.
Le nombre de réservations a, en effet, chuté de 30,7 % sur un an, soit 22 567 unités réservées en moins par rapport au dernier trimestre 2021. Les mises en vente reculent, quant à elles, de 6,1 %, soit 26 982 unités. Le nombre d’annulations de réservation est représentatif des difficultés du secteur. Elles ont, en effet, augmenté de 15,8 % sur un an, soit 4 553 unités de plus que l’année précédente.
Outre la hausse de taux d’emprunt, plusieurs facteurs expliquent cette situation :
- La hausse des coûts du bâtiment ;
- L’entrée en vigueur des nouvelles normes environnementales ;
- La raréfaction du foncier ;
- La perte d’attractivité du dispositif Pinel.
Une décélération des prix de l’immobilier
La tendance haussière de ces dernières années semble bel et bien terminée. Les Notaires de France constatent un ralentissement de la hausse des prix partout en France.
Certes, entre janvier 2022 et janvier 2023, les logements anciens situés en Île-de-France affichent encore une augmentation de 1 % en moyenne. Toutefois, ce chiffre, largement impacté par les hausses fulgurantes du premier semestre 2022, ne reflète pas suffisamment le recul des prix constaté ces derniers mois :
- – 1,6 % du prix au mètre carré à Paris pour les appartements anciens en janvier 2023 ;
- – 2,7 % sur les mêmes biens en mai 2023 ;
- – 3,4 % dans la Petite Couronne et – 1,2 % en Grande Couronne, entre mai 2022 et mai 2023.
Dans le reste de la France, l’atterrissage du marché semble moins brutal. Si la hausse annuelle enregistrée au 4e trimestre 2022 était de 6 %, elle n’est plus que de 2,4 % fin mai 2023. Les Notaires de France sont formels : cette tendance concerne les appartements comme les maisons individuelles.

Bon à savoir
La décélération des prix de l’immobilier s’explique en grande partie par la hausse des taux de crédit. Ses effets pénalisent principalement les primo-accédants et les ménages modestes.
Une inversion géographique du marché de l’immobilier
Pendant de nombreuses années, le zonage du territoire était directement corrélé à la tension du marché et à l’évolution du prix des logements. Depuis le 3e trimestre 2021, ce n’est plus le cas !
La zone Abis, autrefois sous tension, connaît en effet une décélération marquée (+ 2 % entre le 4e trimestre 2020 et le 4e trimestre 2022). En revanche, sur le reste du territoire, la hausse reste significative :
- + 6 % en zone A ;
- + 8 % en zones B1, B2 et C.
Le marché de l’immobilier entre dans une nouvelle ère. Toutefois, la baisse des prix de l’immobilier n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Elle pourrait, en effet, offrir un second souffle au secteur en ouvrant de nouveau la porte aux primo-accédants et aux ménages modestes. Par ailleurs, pour les investisseurs comme pour les acheteurs, les zones péri-urbaines continuent d’offrir de belles opportunités.

À retenir
- Le volume des transactions a fortement diminué depuis janvier 2023.
- Le marché du neuf est particulièrement impacté par le ralentissement du marché de l’immobilier.
- Sur l’ensemble du territoire, la hausse des prix ralentit.
- Les Notaires de France observent une inversion géographique du marché avec des prix en forte hausse dans les zones B1, B2 et C.