Depuis le 1er janvier 2020, les règles en matière de copropriété ont changé. Nombre d’entre elles sont dotées d’une cour d’immeuble. Mais quel est le statut de cet espace commun ? Qui peut en bénéficier et dans quelles conditions ? On fait le point.
Cour d’immeuble : un usage libre encadré par la loi
La cour d’immeuble appartient aux parties communes définies par l’article 3 de la loi du 10 juillet 1965. Elle est, en principe, affectée à l’usage libre et raisonnable de l’ensemble des copropriétaires. Celui-ci doit se faire dans le respect des dispositions prévues par les règlements de copropriété. Malheureusement, ces derniers ne sont pas toujours très précis sur l’usage de la cour d’immeuble. La plupart se contentent de prévoir une clause de non-encombrement de la cour de l’immeuble. Des sanctions financières peuvent également être prévues par la copropriété en cas de non-respect.
En cas d’absence de règles quant à l’utilisation de la cour d’immeuble, l’article 9 de la loi de 1965 prévoit que les copropriétaires sont soumis aux mêmes contraintes que pour leur logement, dont notamment :
- De respecter la destination de l’immeuble (habitation privée, locaux commerciaux, etc.) ;
- De ne pas causer de nuisances excessives.

Bon à savoir
Les propriétaires ont l’obligation d’entretenir la cour de leur immeuble. Ils doivent maintenir en bon état l’ensemble des parties communes et effectuer les travaux de réparation nécessaires. Ils peuvent décider également de réaliser des améliorations comme aménager des plantations, par exemple. Ces travaux devront être obligatoirement votés par l’assemblée des copropriétaires.
Cour d’immeuble à l’usage exclusif d’un copropriétaire : quelles sont les règles ?
Le règlement de copropriété peut prévoir l’attribution d’un droit de jouissance exclusif au profit d’un des propriétaires. Il ne s’agit pas d’un droit de propriété. C’est notamment le cas lorsque la cour de l’immeuble est accessible en pratique à un seul propriétaire. Cette décision doit être validée par l’assemblée générale à la majorité prévue par l’article 26 de la loi 1965. Elle peut décider d’accorder un droit temporaire, considérée alors comme une tolérance, ou un droit perpétuel. Ce dernier ne pourrait être remis en cause que par un vote à l’unanimité de l’assemblée des copropriétaires.
Le propriétaire qui profite de ce droit de jouissance va pouvoir profiter seul de la cour de l’immeuble et y effectuer des petits travaux (plantations, mobilier de jardin, luminaires). Les plus importants, tels que l’installation d’une véranda ou d’un garage, devront néanmoins être approuvés au préalable par l’assemblée des propriétaires.

Bon à savoir
L’usage exclusif de la cour d’immeuble peut modifier la répartition des charges. En effet, le règlement de copropriété peut prévoir l’affectation au propriétaire d’une quote-part de parties communes. Ceci a pour conséquence d’augmenter les charges affectées au lot concerné.
Cour d’immeuble à usage privatif : quelles conséquences ?
Un propriétaire peut solliciter le rachat de la cour d’immeuble pour augmenter la superficie de son propre logement. Dans ce cas de figure, il sera le seul à pouvoir utiliser la cour de l’immeuble, puisque celle-ci fera partie intégrante de sa résidence, au même titre qu’une terrasse ou un jardin.
Cette procédure est néanmoins complexe et coûteuse. L’évaluation du prix par les copropriétaires de cette partie commune pose généralement de grandes difficultés. Une expertise peut être nécessaire pour estimer son montant. Il faudra par ailleurs présenter à l’assemblée générale des copropriétaires un projet de modification de l’état descriptif de division et du règlement de copropriété.
Une fois acquis, l’usage de la cour d’immeuble par son propriétaire s’effectue librement sous réserve de ne pas porter atteinte au voisinage. Il devra notamment respecter les règles édictées par le règlement de copropriété telles que l’interdiction d’installer des paraboles ou de faire des barbecues.
En cas de conflits sur l’utilisation de la cour d’un immeuble, il reviendra au syndic de veiller au bon respect du règlement de copropriété. En l’absence de règles précises ou en cas de nuisances, les copropriétaires doivent saisir les tribunaux judiciaires.

À retenir
- La cour d’immeuble est en principe une partie commune utilisable par tous les résidents ;
- Elle peut être réservée à l’usage d’un seul propriétaire sans pour autant devenir partie privative ;
- Une cour d’immeuble peut être rachetée par un propriétaire ;
- Dans tous les cas, l’utilisation de la cour d’immeuble doit respecter les règles édictées par le règlement de copropriété.