Les emprunts immobiliers ont augmenté de près de 7% sur un an, c’est le constat que fait La Banque de France en 2019. Aujourd’hui, elle tire la sornette d’alarme et met en garde les banques sur les dérives du phénomène.
Points abordés :
Le constat de la Banque de France
En 2019, de nombreux ménages français ont profité des taux d’intérêt historiquement bas pour contracter un crédit immobilier afin de financer l’achat d’une maison ou d’un appartement. On constate cependant que les banques françaises ont souvent octroyé des crédits immobiliers à des ménages à risque. Les remboursements équivalents souvent à plus de 33% du revenu des ménages. D’après la Banque de France, ces acheteurs qui empruntent trop ont même doublé en seulement 20 ans !
Les Français empruntent donc trop par rapport à leurs revenus mais les banques acceptent également des crédits sur une plus longue durée. En 2015, la durée moyenne d’un emprunt était de 18 ans contre 20,5 ans en 2019, toujours selon la Banque de France. C’est dire le relâchement des banques et le risque élevé de surendettement pour les ménages !
« Le risque qui peut se présenter pour un ménage qui a une charge de remboursement trop élevée, une mensualité trop élevée par rapport à son revenu, c’est qu’il se trouve un jour en difficulté de remboursement notamment si sa situation personnelle a changé », a déclaré François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.
Après une première recommandation, du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) en décembre 2019, il monte aujourd’hui au créneau et recadre à son tour les banques françaises à l’occasion de sa cérémonie de vœux pour la nouvelle année, le mardi 14 janvier : « Des dérives doivent s’arrêter et des comportements doivent changer, vite. » Le gouverneur de la Banque de France prévient même que des mesures pourront être prises : « Nous passerions à une surcharge en capital pour les prêts non-conformes, même si cela ne fait pas partie de mes vœux. »
Pour éviter d’en arriver là, les banques sont donc amenées à ne plus accorder de crédit immobilier à des emprunteurs avec un taux d’endettement supérieur à 33%, ni de crédit immobilier d’une durée supérieure à 25 ans.
De plus, il invite également les banques « à mieux suivre leurs pratiques en matière de tarification » et souligne le fait que « les marges doivent être suffisantes pour couvrir les coûts et les risques associés aux crédits immobiliers ». Serait-ce une façon dissimulée de demander aux banques d’augmenter les taux d’emprunt immobilier et ce, pour compenser le risque accru d’endettement des ménages ? Si ceux-ci ne sont plus en mesure de respecter leurs échéances de paiement, ne serait-ce pas judicieux pour les banques de revoir à la hausse les taux de crédit immobilier ?
Après une hausse sans précédent d’octroi de crédits immobiliers en 2019, l’heure est donc à la réflexion ! Il faut même sans doute s’attendre à un retournement de situation dans les mois à venir.