Publication du premier indicateur DRIMKI/BVA des projets immobiliers

Publication du premier indicateur DRIMKI/BVA des projets immobiliers

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En tant qu’observateur du marché immobilier, nous avions prévu d’interroger les Français sur leurs intentions de projet immobilier chaque trimestre en 2020, en partenariat avec l’institut de sondage BVA. La première enquête s’étant déroulée les 19 et 20 février, nous avons souhaité connaître l’impact de la crise sanitaire sur leurs intentions en relançant le même questionnaire, suivant la même méthodologie entre les 25 et 26 mars derniers.

 

Sur un échantillon représentatif de 907 Français âgés de 25 ans et plus, interrogés par internet du 25 au 26 mars 2020 avec la méthode des quotas, les résultats de notre indicateur des projets immobiliers des Français semblent traduire un certain optimisme.

 

Fin mars, 15% des Français ont répondu avoir un projet immobilier en tête pour les 12 prochains mois (-2 par rapport à fin février).

 

  • La proportion de Français ayant l’intention d’effectuer un achat immobilier est en légère baisse par rapport au mois dernier (- 2 points) ; le contexte actuel expliquant peut-être cette évolution. L’intention de se lancer dans cette démarche diminue chez les plus jeunes (27% ; – 4 points chez les 25-34 ans), qui reste la principale tranche d’âge à avoir un projet immobilier dans les 12 prochains mois mais qui hésite peut-être davantage à se lancer.
  • En revanche, peu de changements sont constatés sur le plan géographique : l’agglomération parisienne reste l’une des zones les plus dynamiques (21% d’intention d’achat ; stable).
  • Sur le plan socio-professionnel, ce sont par ailleurs toujours les cadres qui ont le plus l’intention d’effectuer un achat immobilier (31% ; stable).

Des intentions d’achat du premier logement et de résidences secondaires repoussées ?

  • Le recul des velléités de s’investir dans un projet immobilier pour l’année à venir s’observe essentiellement sur deux types de projets : l’achat du premier logement (40% ; – 2 points versus février 2020) et l’achat d’une résidence secondaire (8% ; – 1 point). Là encore, ce sont les 25-34 ans qui s’illustrent par une baisse de l’intention d’acheter un premier logement (61% ; -6).
  • La vente de son bien pour l’achat d’un nouveau logement est la deuxième motivation des Français ayant l’intention d’effectuer un achat immobilier prochainement, sans grande évolution (28% ; +1).
  • Les intentions d’achat de logements pour investir n’ont, elles, pas diminué : toujours près d’un cinquième des Français ayant un projet immobilier dans les 12 prochains moins ont ce désir (19% ; stable). Assez naturellement, ceci se vérifie davantage chez les personnes disposant de revenus plus confortables, au-delà de 3000€ mensuels (28%).

 

La crise actuelle semble infléchir légèrement les intentions d’achats immobiliers, mais sans venir totalement bouleverser la donne, sans doute parce que nombre de Français sont encore dans l’expectative concernant la durée du confinement et « l’après-crise ». Les résultats de la prochaine vague de notre indicateur DRIMKI/BVA seront donc particulièrement intéressants pour permettre de dire si les intentions d’achat résistent sur le long terme, ou si la petite baisse observée fin mars est l’amorce d’une tendance baissière de plus grande ampleur.

Quels effets de la crise sur les prix immobiliers ?

Alors que le début de l’année 2020 se présentait sous les meilleurs auspices, avec notamment une augmentation des prix immobiliers sur les mois de janvier et février dans la plupart des villes françaises. L’épidémie de Coronavirus et le confinement qui l’accompagne impactent de façon significative le secteur. En complément de notre sondage, faisons le point sur le sujet.

Une période difficile pour les professionnels de l’immobilier

Depuis le 16 mars, jour de l’annonce du président de la République concernant le confinement de la population, le secteur immobilier est quasi à l’arrêt. Les agences immobilières et les offices notariales ont tiré le rideau, les visites sont annulées et les signatures reportées. Bien que les professionnels de l’immobilier soient pour la plupart mobilisés en télétravail, ce sont tous les corps de métiers qui sont impactés : de l’agent immobilier au conseiller immobilier en passant par les notaires et les établissements bancaires

 

 » Depuis le début de la crise, le nombre d’actes notariés effectués a été divisé par 6.  » 
Source : Conseil supérieur du notariat
 

Olivier Colcombet, président de Digit RE group, a notamment indiqué que le groupe immobilier détenteur des marques Capifrance, Optimhome ou Refleximmo (et dont Drimki fait également partie), avait recommandé à ses 4000 conseillers immobiliers « de ne pas s’exposer, de ne pas prendre de risque ni pour eux ni pour leurs clients ».

 

En ce qui concerne les banques, même si celles-ci sont encore ouvertes car essentielles à la vie des Français, elles sont à l’heure d’aujourd’hui confrontées à une baisse de leur personnel (arrêt maladie, garde des enfants). Les délais de traitement des dossiers en cours se rallongent. De plus, cela reste compliqué de conclure un contrat sans rendez-vous physique

Compte tenu des mesures sanitaires, les capacités de traitement des dossiers pourraient être plus limitées en l’absence d’une partie du personnel. Les délais de traitement des dossiers de crédits dans les banques – déjà supérieurs à ceux qu’ils sont habituellement en début d’année – pourraient s’allonger à nouveau 

 

indiqué le courtier de Vousfinancer.

Les ménages mettent leur projet en « stand-by »

Pour les particuliers, il est également difficile de se projeter. Certains d’entre eux préfèrent repousser leur projet immobilier après la crise du Covid-19. Par baisse de moral ou par anticipation des effets économiques (chômage, confinement prolongé…), les ménages révisent leurs priorités tout comme leur projet d’achat ou de vente.

 

Ainsi, les sites d’annonces immobilières observent une chute conséquente de leur traficLe nombre d’annonces émises est également divisé par 2 voire 3 dans les principales métropoles de France comme Paris, Lyon et Marseille. Une baisse de la même proportion est également observée à Strasbourg, une des villes les plus affectées par la crise sanitaire.

Qu’en est-il pour les prix immobiliers ?

Pour Henri Buzy-Cazaux, président de l’institut de management des services immobiliers, la baisse des prix est « inévitable ». Cependant, il envisage des baisses disparates selon les zones géographiques. Il estime alors que la réduction serait de l’ordre de 5% dans les zones tendues, tandis que les zones moins attractives pourront voir leurs prix baisser de 10%.

 

Quant à Olivier Colcombet, il s’attend à une baisse des prix mais dont l’ampleur serait également limitée. Il rappelle en effet, que les crises de 2008 (Subprimes) et 2009 (H1N1) ont eu certes une incidence sur la baisse des prix de l’immobilier mais ceci est resté cantonné à un maximum de -10%.

Vous l’aurez compris, rien n’est fixe et toutes les hypothèses sont possibles quant à la poursuite de l’activité immobilière. La durée du confinement sera déterminante pour la suite des événements. Cependant, à l’heure actuelle, deux scénarios peuvent être envisageables :

Scénario 1 : Crise avec retour à la normale

La plupart des crises pandémiques, peste ou SRAS, s’accompagnent de baisses des marchés pour les raisons évoquées ci-dessus : logistiques (visites, signatures, procédures administratives), baisse de moral et incertitudes économiques.

 

Dans notre cas, si l’épidémie de Coronavirus est rapidement maîtrisée, les effets sur le marché immobilier français devraient se dissiper à la même vitesse. Les ménages reprendront leur projet immobilier mis de côté et les différents professionnels reprendront leur activité.

Bien entendu, cette hypothèse est valable dans le cas où le taux d’épargne des Français n’est pas remis en cause par la durée de confinement et ses conséquences (chômage, perte de revenus, problème de solvabilité…). De même, ce scénario avec retour à la normale est possible si les taux d’emprunt proposés par les banques restent dans une fourchette basse.

 

Une récession liée au Coronavirus n’empêcherait donc pas une remontée rapide du marché de la pierre. C’est d’ailleurs ce que montre une étude américaine menée par la plateforme d’annonces immobilières américaine : Zillow. Elle prend, en autre, l’exemple de la ville de Hong Kong pendant l’épidémie de SRAS en 2003. Alors que le volume des transactions avait considérablement baissé (de 33 à 72 %), celui-ci est rapidement revenu à la normale à la fin de la crise, tout comme les prix immobiliers (bien qu’ils n’aient subis qu’une très légère diminution).

Les Français investissent pour le long terme, une baisse ne serait que temporaire, je suis très confiant dans la tendance à long terme, le besoin de logement était élevé avant crise, il le restera. D’autant plus que cette crise à une spécificité, elle n’est ni le fait d’une crise financière, ni économique et encore moins immobilière. 

 

Olivier Colcombet, Président de Digit RE Group

Scénario 2 : Crise financière enclenchée par cette crise pandémique

Dans le cas, où les mesures prises par le gouvernement pour endiguer l’épidémie et stopper le virus, prennent plus de temps que prévues, où des mesures de confinement réapparaissent après quelques mois… Une crise financière pourrait potentiellement voir le jour. C’est pour cela que différentes institutions se préparent dès aujourd’hui pour prévenir ce risque éventuel.

 

La BCE a par exemple d’ores et déjà indiqué qu’elle avait débloqué 750 milliards d’euros pour acheter de la dette publique et privée, et ce, afin de tenter de contenir les répercussions sur l’économie.

 

Reste à savoir quelles seront les conséquences finales de cette crise sanitaire sur l’économie du pays et en particulier sur le marché immobilier. « Nous nous attendons à une reprise du marché dès la sortie du confinement car la pierre, si appréciée des Français, pourrait faire de la résistance et rester un investissement beaucoup plus sécurisant que la spéculation boursière. » a indiqué Olivier Colcombet.

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